Des adolescents ont été exploités de 1999 à 2005 selon des documents en possession d’Echorouk qui citent nommément ces malades et leur degré d’exploitation par le médecin W.T., chef de service à Garidi 2. Ce dernier promettait aux uns un salaire qu’il ne payait jamais et garantissait à d’autres l’embauche à l’issue de la thérapie psychique, tout ceci à l’insu des familles pour ceux qui en avaient, car beaucoup étaient orphelins ou abandonnés.
Deux malades ont même été appréhendés pour une rixe, par les forces de l’ordre au niveau de la villa en construction du médecin, à Bouzaréah. Un procès verbal a été dressé et il s’est avéré que les deux belligérants qui ont été chargés du gardiennage, dépendaient de l’hôpital Drid Hocine et étaient souvent laissés sans nourriture.
Par ailleurs le responsable du syndicat du personnel paramédical à Drid Hocine, a assuré lors d’une rencontre avec Echorouk, que le patient T.A. a été utilisé pour des travaux de menuiserie au domicile du chef de service et que B.H. était posté devant sa voiture garée en bordure de la route, pour la surveiller de 9 heures à 15 heures et cela par tous les temps, en étant privé de nourriture et de médicament.
Un rapport de l’équipe médicale et du syndicat a été remis à l’époque à la commission d’enquête qui a renvoyé l’affaire devant le conseil de l’ordre qui a décidé par un rapport officiel de muter le médecin indélicat et de le rétrograder, sauf que le ministère de tutelle n’a pas pris les mesures adéquates et la situation demeure au statu quo.
D’autre part, nous avons reçu des lettres des parents des patients qui se plaignent des mauvais traitements infligés aux malades dont des missives datant de 2002 qui s’insurgent contre le fait que le même chef de service réclamait des honoraires de 600 dinars pour l’auscultation, qui selon la loi aurait du être gratuite.
D’après les rapports les violences verbales et les humiliations ne se sont pas limitées aux malades, le personnel soignant en a été aussi victime, a tel point que 22 aides médicaux ont préféré aller travailler ailleurs. Les rééducateurs et les infirmiers font donc cruellement défaut à Drid Hocine.
Nous avons essayé de recueillir le point de vue ou le commentaire du chef de service concerné, mais sans succès. Il nous a carrément renvoyés devant le directeur de l’hôpital, arguant l’absence d’un ordre de service et de l’autorisation du ministère de tutelle.
El chourouk
21/01/10