Le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, a décidé d’une réduction de 12 mois des peines d’emprisonnement concernant les femmes jugées et condamnées par la justice.
L’annonce a été faite par le ministre des Moudjahidine M. Mohamed Cherif Abbes, au cours d’une cérémonie organisée à l’hôtel El-Aurassi, jeudi dernier, en l’honneur de la femme algérienne et à laquelle a pris part le président de la République qui a, auparavant fait un discours de près de 20 minutes, rendant hommage aux femmes algériennes mais aussi les femmes palestiniennes, irakiennes et libanaises. «Sachez bien que je considère la femme algérienne comme un membre à part entière de notre société dans laquelle elle joue un rôle de premier plan», a déclaré le président en appelant en ce 8 mars «à une réflexion en profondeur sur les mutations qui ont affecté le statut et le rôle de la femme dans notre pays depuis l’indépendance». Le chef de l’Etat a axé son discours, particulièrement sur le rôle et l’implication de la femme dans la vie économique du pays. Ainsi, il indiquera à ce sujet qu’aujourd’hui plus d’un million deux cent mille femmes occupent des emplois, le plus souvent qualifiés, essentiellement dans les secteurs de l’éducation, de la médecine, de la magistrature et des différents corps de l’Etat. Bouteflika soulignera qu’entre la période allant de 2001 à 2005 la population occupée féminine s’est accrue de 7,4%, ce qui, selon lui, témoigne de toute l’importance qu’accordent les autorités à la gent féminine. Cependant le chef de l’Etat a tenu à rappeler que l’insertion de la femme dans le monde du travail ne doit plus se satisfaire des résultats, dit-il remarquables, obtenus dans le domaine de la fonction publique qualifiée. «Les Algériennes doivent également s’inscrire dans l’économie moderne qui est celle de l’entreprise performante et du savoir efficient», plaidera le président en soulignant qu’il ne s’agit plus de mesurer la participation des femmes en nombre d’enseignantes ou de médecins, mais en nombre d’entrepreneuses produisant du surplus, de la richesse pour leur bien, le bien de leur famille et celui du pays. Par ailleurs le président de la République qui saluera les 11.000 chômeuses qui ont, dit-il réussi à créer leurs micro-entreprises grâce à l’agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes, dira que l’insertion des femmes dans le monde du travail ne doit pas se limiter au monde urbain. «L’un des enjeux essentiels de la nouvelle étape que nous abordons est celui de la modernisation du monde rural par la transformation des ses femmes en agents actifs de la mise en valeur de nos campagnes et partant de la stabilisation de leur population», ajoute encore le président en indiquant qu’il est impérieux de donner la priorité, dans le programme global de développement, à la lutte en milieu rural contre l’analphabétisme qui touche encore, d’après lui, un tiers des femmes dans les campagnes.
Bouteflika, qui rappellera que ce programme a commencé à donner des résultats avec la mise en place des projets de proximité et de développement rural et qui concernent quelque 518.000 femmes pour 2.146 projets à la fin 2006, a assuré que cette approche qui devrait être consolidée au cours des prochaines années est une annonce d’une modification en profondeur des assises mêmes de notre société. «C’est l’image de l’Algérie de demain qui est en train de se préciser sous nos yeux et qui, mieux que la femme algérienne, peut lui apporter la grâce et l’harmonie que nous lui souhaitons pour le bonheur de nos générations futures», conclut le chef de l’Etat.
A noter, par ailleurs, que la quasi-totalité des membres du gouvernement ainsi que les présidents des deux chambres parlementaires et le chef d’état-major de l’armée étaient présents à la cérémonie de célébration de la Journée de la femme placée, cette année, sous le thème: «le partenariat pour le développement».
09/03/07 Quotidien d’Oran