Une onde de choc mondiale après le meurtre cruel de George Floyd, cet homme afro-américain de 46 ans qui a été victime d’une bavure policière gratuite et inacceptable a provoqué une vive émotion.
Cette scène insoutenable filmée et partagée des millions de fois a fait le tour des réseaux sociaux et a indigné les stars du monde entier qui se sont unanimement mobilisés. Des personnalités algériennes telles que Leila Bekhti, Camélia Jordana, Souhila Ben Lachhab ou encore Zaho ont choisi d’exprimer leur ressentiment sur leur compte instagram respectif avec les hachtag : #blackouttuesday ou #BlackLivesMatter. La chanteuse algéro-canadienne Zaho a partager la vidéo du jeune Keedron Bryant, un adolescent de 12 qui a interprété un gospel émouvant devenu viral pour exprimer ses peurs, ses conditions de jeune black américain et ses espoirs d’une vie digne.
Les bavures de ce type sont légion aux États-Unis où la culture de l’impunité est quasi-totale lorsqu’un policier blanc abat ou étouffe un citoyen afro-américain. Si ces dernières années, les violences policières se sont accentuées envers la population noire américaine, la réaction qu’a suscité le meurtre de George Floyd est quelque chose de nouveau.
Le monde d’après selon Leila Bekhti
C’est peut-être ça le monde d’après, mais ça ressemble étrangement au monde d’avant dans lequel le jeune Adama Traoré et tant d’autres ont disparu dans des circonstances similaires.
Mais à ces moments-là, je n’ai pas vu. Je réalise que je n’ai probablement pas voulu voir. Cette violence policière qu’on avait fini par banaliser. Mais le monde s’est réveillé sous le genou de l’indicible. Dans le monde d’avant, cet acte abominable serait probablement passé inaperçu. Un de plus. Mais dans le monde d’après, il se passe quoi ? Il se passe que la mort de Georges Floyd et d’Adama Traoré porte un écho d’une puissante ampleur. Alors, c’est peut-être ça le monde d’après, un monde dans lequel on regarde ce qu’il se passe. Oui , c’est sûrement là que la bascule est en train de s’opérer : nous entrons dans un monde dans lequel on choisit de voir et de faire face. On choisit de prendre conscience, de réagir, de changer ENSEMBLE.
Hier, nous étions tous réunis pour la justice et n’en déplaise à certains, pas contre la police. Le monde doit changer. Tant mieux. Nous aussi.
Ces mots sont de l’actrice franco-algérienne Leila Bekhti. La photo accompagnant ce discours montre des milliers de personnes se mobilisant contre les violences policières ce mardi 2 juin 2020 au nord de Paris.
L’affaire française “Adama Traoré” résulte également d’un décès gratuit suite aux violences policières. Les manifestants ont été des milliers à se mobiliser malgré l’interdiction de rassemblement par la préfecture de police de Paris en raison de la pandémie du Coronavirus. Dans le contexte de la vague d’émotion consécutive au meurtre de George Floyd aux États-Unis, la famille d’Adama Traoré a du faire face à une nouvelle choc : une nouvelle expertise médicale datant du 29 mai 2020 a écarté la responsabilité des gendarmes. Cette annonce ne pouvait pas mieux tomber et a permis de refaire parler de cette affaire.
L’affaire George Floyd exacerbe les tensions raciales aux États-Unis
Le pays est aujourd’hui face à une contradiction spécifique : Si les États-Unis d’Amérique sont le seul pays occidental à avoir eu un président noir, le racisme reste latent et systémique. Cet événement a mis en relief les profondes divisions raciales qui sont en train de laminer l’unité nationale si chère aux américains.
L’Amérique est un pays avec un background esclavagiste et ségrégationniste.
Même si des évolutions remarquables ont été réalisé avec succès, l’Amérique n’arrive pas à éradiquer le racisme endémique qui fait parti de son ADN.
Derek Chauvin, le policier ayant provoqué le décès de George Floyd en le mobilisant au cou avec tout le poids de son corps avait fait l’objet d’innombrables plaintes pour faute professionnelle. Les médias américains annoncent le chiffre de 17 plaintes en 19 années de fonction sans conséquences ou sanctions disciplinaires. Autant dire qu’il jouissait d’une impunité qui a pu le conduire à des comportements indignes de ses fonctions.
Malgré la gravité des faits et la complicité évidente de ses collègues présents qui ne sont pas intervenus pour libérer le malheureux, il aura fallu cinq jours de protestations, de manifestations et d’un soulèvement quasi-unanime de nombreuses personnalités pour que le policier Derek Chauvin soit inculpé.
L’Algérie pays raciste ?
Avant de critiquer les États-Unis d’Amérique, nous devrions plutôt balayer devant notre porte. En effet, si le racisme est systémique et endémique aux États-Unis, chez nous, il est systématique, culturel et assumé. L’affaire de la vente d’esclaves sub-sahariens par des trafiquants lybiens ou encore les nombreux témoignages de migrants subsahariens sur leurs conditions de vie en Algérie sont là pour en témoigner. Pire, ce racisme devient inconcevable et abject lorsque ce sont des nationaux à la peau foncée qui le subissent. Qui se souvient de la polémique Miss Algérie 2019 et du tolet international qui s’en est suivi ?
Le seul tord de Khadidja Benhamou était d’avoir la peau un peu trop foncée car si elle n’avait pas la plastique parfaite pour concourir à l’élection de Miss Monde, cela était le cas pour la très grande majorité des autres Miss algériennes à la peau blanche.
À quand une remise en question profonde des algériens qui ont certainement oublié qu’ils étaient, pour la plupart, d’authentiques africains.
Malgré tout, nous avons été agréablement surpris de voir de nombreuses personnalités publiques ou médiatiques algériennes se manifester contre le racisme.
1 commentaire
Beau symbole l’image de souhila. Merci pour l’article très intéressanr